jeudi 28 octobre 2010

Bergen sous la neige

Cette fin de semaine, ma douce voulait absolument aller au BIFF. Le QUOI? Ben voyons! Le BIFF! C’est évident, tout le monde connaît le Bergeninternasjionalfilmfestivalen! Ah!

Du temps où elle était étudiante au bac à Bergen, le festival du film était le gros événement de l’année, un peu comme le FIJM peut l’être à Mtl. Durant la semaine du festival, elle avait l’habitude de sécher ses cours pour voir les films, se gavaient de films de toutes origines et discutaient avec les acteurs et les réalisateurs après les représentations. Le voyage à Bergen offrait, en plus du Biff, l’oportunité de rendre visite à ses amies d’Université qui sont resté à Bergen…vraiment, l’occasion était trop belle de replonger dans son passé estudiantin. Bref, je n’avais pas le choix d’aller me frotter au Biff dans la ville où il pleut 300 jours par année.

Je m’attendais donc à partir vers la pluie mais un vague de froid s’abattit sur la région. Cette intervention divine transforma la pluie en neige et les maisons détrempées en cartes de Noël. Le trajet de 5 heures sur les 208 km de routes qui séparent les 2 villes fut magnifique. Qui plus est, à l’exception de la neige qui nous accueilli à Bergen vendredi soir, nous avons eu droit à deux journées de beau soleil. Un baume précieux dans ces contrées à ce temps-ci de l’année. Les sommets enneigés des montagnes environnant Bergen donnait l’impression d’être au milieu des alpes. Très jolie et pittoresque. Comme un cadeau de Noël juste avant l’Halloween.

Pour resserrer les liens familiaux, ma douce décida que nous resterions chez son frère. Étant donné que les discussions n’eurent lieu qu’en Norvégien, je ne me suis pas senti visé par le resserrement du tricot familiale. L’appartement fraternel était plutôt éloigné du centre-ville. Mais, grâce à la magie d’un tramway flambant neuve, il nous fut très facile d’aller sortir avec les amies.

Petite indiscrétion à lire sur les tramway plus loin

Ce fut très agréable de sortir à Bergen même si tous les bars étaient pleins à cause du fameux Biff. Nous avons tout de même trouvé un pub qui servait les bières à un prix plus raisonnable qu’à Stavanger (10$ plutôt que 15$ pour la pinte). Même le lendemain, il était difficile de trouver des places dans les restaurants. Décidément, le Biff a un effet bœuf! Alors que ma douce m’assurait que nous passerions la fin de semaine dans les salles de cinéma, nous n’avons vu que 2 films. D’une part, certains films étaient pleins, d’autre part certaines plages horaires n’offraient rien d’intéressant, et finalement d’autres plages horaires étaient réservées à la consommation d’alcool. Désolé Xavier Dolan, les discussions entre amis ont été préféré à ton film.

Le froid qui sévissait cette fin de semaine à Bergen m’a permis de constater que les Norvégiens habitant la cote ouest de la Norvège ne connaissent pas l’hiver! Ce n’est pas tant le fait que tous se plaignaient du froid ou que leurs habillements n’étaient pas hivernaux. C’est plutôt dans leur incompréhension de la manière de garder la chaleur à l’intérieur. Les doubles portes sont inexistantes dans les commerces, personne ne montre d’empressement à fermer les portes. L’exemple le plus frappant fut dans le pub irlandais. On y buvait depuis quelques temps lors qu’on commence à avoir froid… très froid. On remet nos manteaux puis on essaye de voir si la porte est ouverte. Comme de raison, elle est grande ouverte même si personne ne rentre ou ne sort. Je me dirige donc pour fermer la porte mais … Oh surprise! Elle est barrée pour qu’elle ne puisse se refermer! Lorsque je demande au barman si on peut fermer la porte pour avoir moins froid, je constate qu’il a chaud puisqu’il s’est collé un calorifère dans le dos! Malheureusement, l’exemple n’est pas unique, quand se n’était pas la porte, s’était la fenêtre.

L’arrivé précoce de la neige à forcer plusieurs à changer précipitamment les pneus sur leur auto. En fait, je devrais dire les roues. Les couts de main d’œuvre étant si élevé en Norvège, personne ne prend la peine d’aller chez le concessionnaire. Tous changent les roues de leurs autos eux mêmes!

Tramway et Tramway
Ou petite indiscrétion à l’attention de Projet Montréal.

J’ai longtemps été très critique des tramways, au point de m’opposer à leur implantation telle que proposée à Montréal. Voici la liste de tares congénitales que je leur reprochais. Ils sont bruyants (bien que de moins en moins). Ils encombrent le ciel d’Hérouves (en a déjà assez à Outremont! Plus et on serait rebaptisé Hérouveville!). Mais surtout, je trouve qu’ils encombrent les rues qui à Montréal sont déjà bien assez encombré surtout en Hiver. Mon expérience des tramways d’Oslo avait en parti confirmer mes craintes. Installé sur les boulevards, ils les rendent franchement hostiles aux piétons (ce qui est contraire à l’intention) et délicats pour les automobiles. Les accrochages, stationnements en doubles et autres obstacles temporaires sur leurs rails perturbent le fonctionnement des tramways de manières non pas fréquentes mais plus souvent que souhaitable. Et pour finir, les chutes de neiges même sur un système conçu à cet effet, entrainent des opérations de déneigement qui  paralyse le réseau de tramway.

Ma visite à Bergen m’a un peu réconcilié avec le concept du tramway. Si on ne peut utiliser le concept de tramway telle qu’il était utilisé jusque dans les années ’50, on peut certainement l’adapter aux nouvelles réalités comme ils ont fait à Bergen. Le tramway à Bergen ne cohabite pas avec les autos. Il emprunte soit des chemins qui étaient des terrains vagues, soit il circule à coté de la route, soit il a carrément délogé les voitures de la rue.

Donc, avec cette logique, le projet de mettre des tramways sur l’avenue du parc serait remplacé par un tramway sur une rue comme Hutchison ou l’Esplanade qui seraient alors fermé à la circulation automobile. J’espère que nos dirigeants s’inspireront des meilleurs exemples lorsque les tramway seront installé au Québec.

Indiscrétion terminée!